Au pont perdu de l’ancien monde

Le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales a lancé un nouveau projet de rocade au sud de Perpignan. Un pont, parfaitement inutile, a déjà était construit près du Mas Balande.

Pour dénoncer ce projet écocidaire et imposé, le groupe local d’Extinction Rebellion a organisé une action du type « artivisme ».
Les membres du groupe artivisme d’Extinction Rebellion nous ont envoyé les photographies et les poèmes suivant.

Au pont perdu de l’ancien monde
Au pont perdu de l’ancien monde (version diamant)

Au pont perdu de l’ancien monde (v. diamant)

Alors que je chemine au milieu de ma vie
Sur les terres arides de Méditerranée,
J’appréhende comme une lueur qui dévie
Les rides de la terre et le poids des années.

Au pont perdu de l’ancien monde,
Sous le plomb écrasant d’un soleil déclinant,
Émane en nos âmes sombres le besoin de survivre
Et l’on s’imagine déjà fleurir,
Dans les cieux rayonnants,
Les éclats de colère de nos espoirs qui fondent.

Me voilà arrivé..e au pont perdu de l’ancien monde
Sous le corps étouffant d’un soleil putréfiant.
Volte d’un vent de fronde, me voilà à rêver !

Je rêve de repeindre l’inerte de mille sèves
Exalter l’or aux roses, ô grenats de violettes,
Que se déchire la toile noire quand nos cœurs tempêtent !
Et qu’ils tonnent et qu’ils grondent, qu’ils grondent et qu’ils cognent ! Crève !
Que crèvent de leurs couleurs, germes arborescents,
Ces éclairs palpitant nos après fleurissants :
L’aube future ne pourra naître que de nos rêves.

Dans la nuit de nos vies, quand la terre s’éteindra
Nous panserons hardi..es cet horizon funeste,
Ferons vivre l’éclat, notre ciel brillera,
Et nos mains et nos âmes écloront en bouquets célestes.

Alors que l’on pourra croire tout terminé
Face au ravage des nuages incendiaires,
Face aux désastres de leur brasier funéraire,
On verra, que de nos esprits alertes, foudre rage !
Espérance assoiffée ! avenir calciné !
Résistant..es, nous survivrons d’amours et d’orages
Foudroyant nos colères qui grondent pour de bon
Nous serons les éclats de ces nuits de charbon
Nous serons renaissance à la fin de leur monde.

Au pont perdu de l’ancien monde,
N’entrons pas indolent..es dans cette nuit incertaine.
Luttons ! Luttons contre ces humains inconscients,
Refusons-leur que nos espérances soit vaines !
Rageons !
Rageons face à l’agonie de l’astre tombant,
N’entrons pas sagement dans cette nuit incertaine.
Oh rageons :

« De la lumière et puis de la lumière encore !
Fracas de diamants à nos crépuscules morts ! »

« De la lumière et puis de la lumière encore !
Chaos de firmament dans des gouffres d’aurore ! »

L’aurore ose quand elle se soulève.

Au pont perdu de l’ancien monde (version charbon)

Au pont perdu de l’ancien monde (v. charbon)

Au pont perdu de l’ancien monde
Entends-tu nos cœurs crépiter ?
Perçant, frappant, battant, claquant
Leurs pouls de poètes partisans,
Dos au mur, prêts à débiter ?
Pressens-tu l’espoir qui combat ?
Ressens-tu la vie qui foudroie ?

Au pont perdu de l’ancien monde
Nous avons une problématique systémique,
crois-tu qu’iels la voient ?
Regarde :

Tu veux faire ta vie à crédit ?
Achète une voiture !
Tu veux intoxiquer l’air de tes enfants ?
Prends ta voiture !
Tu veux transformer l’être humain en mollusque ?
Mets-le dans sa voiture !
Tu veux grever les comptes des collectivités ?
Privilégie la voiture !
Tu veux participer au changement climatique ?
Fais-le en voiture !
Tu veux dégrader ton habitat ?
Construis des voitures !
Si ça ne te suffit pas, n’oublie pas les
infra-structures

Nous avons une problématique épidémique :
la vois-tu ?

En France on n’a pas de pétrole, mais on a décidé
De s’y enchaîner ! Quelle drôle d’idée
Après ça nous vient parler de souveraineté !

Remarque la culture du non-sens,
Du diesel et de l’essence !
Nous nous y opposons, et nous proposons
D’honorer la vie et ses essences
Simple question bon sens.

Progrès sans procès n’est que ruine de l’humanité

Il n’y a rien à attendre de nos écocideu.es,
La pensée politique est dépassée
Le système démocratique sclérosé

Regarde-les s’afficher à distribuer des mousseurs
C’est sûr que les politiques aiment bien se faire
mousser
Préfèrent piller la quaternaire que préserver les
aquifères !
Ici, on n’a pas d’orages mais des forages,
Tant qu’on a des ressources, on tarit la source
Et on espère que les processions feront tomber la
pluie :
Faites des oraisons
C’est la défaite de la raison !

Le vieux monde doit mourir
Les vieux·eille·x con..nes doivent partir
Ne plus laisser les jeunes con..nes parvenir

« Responsables mais pas coupables » ?
Irresponsables et donc coupables.
Bandes d’incapables !

De toutes façons, y’a plus d’eau
De toutes façons, on mourra tous de chaud

La flore fane, la faune cane
Y’a bien que l’humain qui stagne
La terre crame, les océans s’enflamment
Y’a bien que l’humain qui flâne

Dirigeant..es des CollTer, entendez comme la terre
crie
Redescendez sur Terre, il est temps que cela se
termine
L’agonie est délétère, elle ne peut-être éternelle
Poursuivre l’extermination des autres espèces
C’est assurer le suicide de notre espèce

Au pont perdu de l’ancien monde,
Sous un ciel lourd agonisant,
La nuit s’annonce, terrifiante.
De nuages sangs en matins bruns, de matins bruns
en soleils verts
Vois-tu ce qui nous guette ?

L’ombre de la bête immonde
Plane sur nos gouvernements fascisants
L’inquiétude est là, terrifiante
Oui, d’innocent..es en citoyen..nes, citoyen..nes nous
votons, pervers..es
Qui nous a fait si bêtes ?

Quand il nous faudra affronter la sécheresse
Et nous soutenir, tous, en ces temps de détresses
Sûr qu’iels ne sauront qu’envoyer les CRS
Pour nous garantir le partage des misères

Et tous nos enfants vont grandir,
Tous nos enfants vont souffrir,
Est-ce là leur seul avenir ?
On est trop sérieux quand on a 17 ans
Et qu’on ne se souvient déjà plus de son enfance.

Au pont perdu de l’ancien monde,
Jeunesse, je n’ose te dire :
« Vous qui naissez ici, délaissez tout espoir »

Il vous faudra survivre au désespoir des cieux !
Étincelles d’aurores dans le désobéir,
Il vous faudra survivre au crépuscule des vieux !
Le futur, assurément, se fera sans eux.

Au pont perdu de l’ancien monde,
Jeunesse, j’écris ton non : « no future »
Au pont perdu de l’ancien monde,
Jeunesse, j’entends ton cri : « Vull Viure ! »

Au pont perdu de l’ancien monde

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