Permettez que la nouvelle année laisse libre cours à nos désirs.
Depuis des décennies on bétonne, on minéralise, on démolit au lieu de restaurer, le métal envahit les fontaines, les bancs disparaissent, le patrimoine architectural se mue en affaire immobilière, la ville est aux mains des charognards… La ville se taisait.
Mais les voila qui osent toucher à la vieille dame, tutélaire gardienne de la mémoire artistique, celle qui a protégé des générations d’écoliers ébahis par la magie du théâtre, de la musique et des lumières de la rampe. Ces enfants qui, adultes ont passé le relais à leurs propres enfants et créé ainsi une mémoire collective.
De leur propre chef avec un mépris total de la population, sans aucune concertation, « on » a décidé que c’en était fini de l’ancien théâtre à l’italienne capitonné de rouge, que désormais il serait à la disposition de l’université. Il deviendrait amphi-théâtre au service de la faculté de droit. Mais attention, seulement le jour, le soir il redeviendrait théâtre de lumière ! Le théâtre de l’absurde.
Ce théâtre contient 217 places au parterre et nous avons 400 étudiants à caser ! Jésus a multiplié les petits pains, comptez-vous multiplier les mètres carrés ? Sachant bien évidemment que l’on ne peut utiliser les balcons et que le parterre est exigu… Mais la nouvelle année va certainement opérer un miracle.
Les élus ne sont pas libres d’agir selon leur bon plaisir. Leur place c’est aux Perpignanais qu’ils la doivent. Selon notre volonté. Et la ville a parlé. Près de 9.000 refus.
Il est évident que vous ne savez plus comment résoudre votre incurie vis-à-vis du devenir de l’université. Ni d’ailleurs vis-à-vis de la restauration du patrimoine architectural pour laquelle vous adoptez des méthodes de bulldozer. Un presbytère démoli qui aurait pu être protégé laisse la place à un vide béant dont vous ne savez que faire. Une Bourse du travail, installée depuis 1903, transformée en bibliothèque, toujours pour ces étudiants qui vous encombrent. Les syndicalistes déménagés.
Non, le théâtre municipal, le plus ancien théâtre à l’italienne de France, dont l’acoustique émerveille tous les acteurs et les musiciens, ce théâtre restera le théâtre et il sera réaménagé pour le confort des spectateurs, et des différents acteurs qui le font vivre.
Nous adressons à tout le Conseil Municipal nos vœux de prompte compréhension du problème, l’année 2018 ne se présentant pas sous d’heureux auspices. Les agissements de notre gouvernement ne nous inclinent pas à l’indulgence et croyez bien que notre vigilance n’en est que plus aiguisée.
Groupe Insoumis « les Jours Heureux » de Perpignan.