Dans notre département, le rythme d’artificialisation est nettement supérieur à la moyenne nationale1 : l’équivalent de 3,7 % de la surface agricole utile a été artificialisé entre 2011 et 2016, ce qui correspond à 6 terrains de football chaque semaine. Ce rythme dépasse celui de la croissance démographique et la part des logements vacants augmente sur la même période2.
Ces chiffres sont alarmants, car cette artificialisation démesurée cache des conséquences irréversibles. C’est le paysage qui se transforme en profondeur. Ce sont des sols qui ne peuvent plus ni stocker du carbone, ni absorber de l’eau. Ce sont des îlots de biodiversité irrémédiablement détruits. Et surtout, cela compromet la capacité de la population locale à subvenir à ses besoins vitaux dans un futur proche. À l’heure où l’alimentation du territoire, dépendante de longs transports, est mise en péril par un approvisionnement en pétrole voué à décroître, la production alimentaire doit se faire dans les Pyrénées-Orientales sur des terres préservées.

Face au risque d’emballement climatique, alors que la fertilité naturelle des sols a été détruite par des années d’agriculture intensive et que les réserves en eau du département sont au plus bas, nos élus refusent la réalité et amplifient le désastre par une artificialisation effrénée. Les projets destructeurs sont très nombreux. Parmi les plus emblématiques, citons le viaduc à Céret, le golf à Villeneuve de la Raho, l’extension du port et la déchetterie à Argelès, la déviation à Marquixanes, et de nombreux projets de constructions et de lotissements dans le département.

Devant la surdité des autorités, le Comité local des Soulèvements de la Terre 66 a pour objectif d’établir un rapport de force citoyen contre les accapareurs de la Terre et de l’Eau. Par l’information, par le recours, par l’occupation festive et le désarmement, par la désobéissance civile et portés par la dynamique nationale, nous allons rendre le pouvoir au Vivant et reprendre en main la Terre. Notre détermination est totale. C’est une rébellion pour la Vie, pour le bien commun, pour un monde paysan juste. Ce soulèvement est légitime, il en va de la survie des générations actuelles et futures.
Nous sommes les Soulèvements de la Terre !


