Le zoohôtel Ecozonia est un scandale pour la protection animale et la biodiversité locale [Communiqué d’EELV]

Ecozonia semble n’avoir d’écologique que son nom passé à la peinture verte. Le magnifique site naturel des alentours de Cases-de-Pène a été totalement détruit au profit de ce zoo.

Nous souhaitons dénoncer l’exploitation des animaux sauvages sous couvert de sauvegarde, nous avons choisi comme slogan « les animaux sauvages en voie d’extinction ne sont pas des marchandises », car c’est la marchandisation du monde qui est la cause même (de façon directe ou indirecte) de leur disparition.

Les animaux sauvages ne sont pas des marchandises

Si l’on veut s’engager pour la sauvegarde des espèces, c’est en le faisant sur le terrain, au travers de programmes de protection des espaces, de mesures contre le braconnage et par un investissement pour une nouvelle considération de l’animal en tant qu’être à part entière et non en tant qu’objet au service de l’humain.

Il faut en finir avec les zoos/prisons qui ne sont que des vestiges d’une époque coloniale révolue.

Nous avons étudié le projet Ecozonia avec Alexandra Morette, présidente de l’association Code Animal, association spécialisée dans la relation entre l’espèce humaine et les autres animaux, plus particulièrement au travers de la captivité, que ce soit dans les cirques, dans les zoos et les delphinariums.

La pédagogie, l’éducation, la protection, la conservation : quel que soit le nom que donne le zoo aux missions dont il dit être investi, les animaux qu’il détient restent des individus enfermés, exhibés à des fins commerciales, condamnés à vivre et à mourir en captivité. Ces animaux ne sont que l’ombre d’eux même car ils ne sont rien hors de leur espace… Si le zoo fait de la reproduction ou bien aide à la réintroduction, c’est ultra minime par rapport à son chiffre d’affaires et au regard de la souffrance endurée par les animaux.

La cruauté envers les animaux n’a plus d’excuse au XXIe siècle.

Car oui, enfermer, c’est faire souffrir ! Le Zoohôtel Ecozonia souhaite détenir en captivité, dans des lieux contraints de 700m2, des animaux carnivores en voie de disparition qui vivent normalement sur des centaines de milliers d’hectares !
— Selon les dernières recherches en éthologie sur la captivité des animaux sauvages, les grands carnivores sont parmi les espèces les moins adaptées à la vie en captivité. La proximité avec des humains/lodge, les espaces de vie fortement exigus, les groupes sociaux non respectés, etc. induisent un profond mal-être de ces animaux.
— Les stéréotypies, mouvements répétitifs sans but apparent comme les cents pas dans une cage, sont l’exemple le plus évident de ce mal-être.
— La captivité ne peut en aucun cas répondre aux besoins physiologiques et biologiques très complexes des animaux sauvages. Il faut bien comprendre que même s’ils viennent de milieux captifs, ils ne sont pas des animaux domestiqués, ils ont des besoins et une palette comportementale d’animaux sauvages, ex un lion à un besoin vital de chasser.
— Les zoos parlent aussi beaucoup du fait qu’ils enrichissent les enclos pour éviter ce mal-être, les stéréotypies, etc. mais cela montre en fait la défaite de ce système carcéral.
Alors qu’au contraire les animaux préservés dans leurs pays d’origine n’ont pas besoin d’enrichissement d’enclos car ils sont dans leur milieu naturel, c’est cela qu’il faut privilégier et soutenir !

Aujourd’hui le bilan est la mort de plusieurs loups gris tout juste arrivés d’un zoo d’Estonie, aussitôt échappés et froidement abattus ! Le site n’a pas encore ouvert et il vient de se passer ce drame… Que se serait-il passé avec des tigres ou des panthères ? Ecozonia ne fait ni de la protection animale, ni de la sauvegarde et met en danger humains et animaux et nous nous en inquiétons.

Infos supplémentaires

Les informations suivantes viennent de l'association Code Animal, https://www.code-animal.com/ 

Rapport ENDCAP :
Code animal, la fondation Born Free et la coalition Endcap ont conduit en 2011 une enquête conjointe sur 25 zoos français, évaluant notamment les conditions de détention des animaux et la sécurité des visiteurs.
En résumé, les zoos français :

  • ne contribuent pas de façon significative à la conservation des espèces et de la biodiversité,
  • ne fournissent pas suffisamment d’informations sur les espèces qu’ils exposent,
  • n’éduquent pas le public sur la conservation de la biodiversité,
  • ne prennent pas suffisamment leur responsabilité sur la santé et le bien-être de tous leurs animaux,
  • manquent de reconnaître et de traiter des besoins selon les espèces

L’Organisation Mondiale de la Santé animale retient 5 libertés comme standards minimaux applicables à la garde d’animaux.

  1. Être épargné de la faim et de la soif.
  2. Être épargné de l’inconfort physique.
  3. Être épargné de la douleur, des blessures et de la détresse physique.
  4. Être libre d’exprimer des modes normaux de comportement.
  5. Être épargné de la peur et de la détresse morale.

L’illusion de la pédagogie : Pour faire découvrir la faune sauvage aux enfants, rien de tel qu’une visite au zoo… Un argument de vente de ces établissements d’une absurdité totale. Certes, il n’est pas pareil de voir un animal « en vrai » que de le voir en vidéo. « En vrai » ? Qu’apprendra l’enfant de l’ours blanc installé dans une piscine de verre, sur une banquise en béton, par 30 degrés à l’ombre ? Des grands singes confinés derrière des parois de verre, sans arbre, sans herbe, parfois même sans leurs congénères ? De l’otarie condamnée à arpenter son bassin et à faire tourner un ballon sur son museau ? L’enfant ne verra qu’une image faussée de l’animal, car dépouillée de son « animalité ».

L’alibi de la conservation : Les zoos se posent comme de fervents acteurs de la conservation des espèces. Or, si elles sont en danger et disparaissent, c’est avant tout parce que l’homme les décime. Le travail de sauvegarde ne peut se faire que sur le terrain. Par conséquent, utiliser à des fins commerciales des animaux et prétendre que cela permet de sensibiliser l’opinion à la conservation des espèces, c’est faire un grand écart quelque peu osé. La conservation des espèces ne saurait passer par celle d’un animal en tant qu’individu. Et la préservation des animaux en voie de disparition ne peut se faire via la collection de quelques-uns, détenus hors de leur milieu. Au mieux, c’est un bel argument de vente.

Pour finir, aucune étude n’a démontrée qu’ils vivraient plus longtemps en zoo… En réalité, nombre d’entre eux meurent durant leur première année de captivité, car ils ne s’adaptent pas à leurs enclos, souffrent d’un stress élevé et permanent et résistent moins bien aux maladies. L’échec des réintroductions Selon l’International Zoo Year Book, la politique dite de « conservation » des zoos est un échec. L’une des raisons est que la vie en captivité, hors de leur espace naturel et au contact de l’homme, annihile la capacité des animaux à se comporter comme ils auraient appris à le faire dans la nature. L’intérêt de la vie est qu’elle est faite d’expérience que l’on a tout au long de la vie et c’est ce qui donne l’intérêt à la vie… ne pas prendre en compte cela n’est encore que négation de sa capacité sentiente et au final de la maltraitance.

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